Publié le 17 mars 2006
Le plaisir de lécoute du son est-il sur le point dêtre définitivement et collectivement enterré au profit dune vénération de la puissance et du volume?
En fréquentant les lieux publics, on peut en conclure que oui. Nos oreilles nont quasiment pas droit à la subtilité, à la nuance, à lalternance ludique des silences et des bruits. Désormais, cest à fond la caisse. Phénomène étrange, car lorsquon interroge les usagers, clients, spectateurs de tous âges, ils sont unanimes pour dire que le son était trop fort.
Où sont donc les demandeurs de saturation?
Pas sur la scène, non plus. Je me souviens dun ami, batteur dans un groupe rock, après lun de ses concerts, avouant quil en avait pris plein les oreilles pour cause de sonorisation excessive.
Ainsi, ce débordement de décibels, personne nen veut?
Et ne parlons pas des pathologies irréversibles qui parfois en découlent. Les acouphènes ont de lavenir.
Une idée: on devrait créer une sorte de label. Un petit logo représentant une oreille protégée par une main.
Ce signe serait placé à lentrée des lieux accueillant le public et répondant à des critères précis. Des mesures seraient effectuées régulièrement par une commission composée dartistes, de techniciens et des médecins qui décideraient dun niveau au delà duquel un son nest plus acceptable.
Le spectateur de concerts, lusager de transports, pourraient alors faire leurs choix en tenant compte de cette information.
Patrick Rebeaud
http://www.patrick-rebeaud.com
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